Ouvriers et employés se renforcent mutuellement au travail
Mon travail est ce que j'en fais – Il est de plus en plus difficile de trouver le bon talent pour le bon emploi. Les employeurs doivent donc faire preuve de créativité.
Dans notre série ‘Mon travail est ce que j'en fais’, nous nous inspirons d’entrepreneurs belges qui adoptent une approche nouvelle des RH. Aujourd’hui, nous découvrons la façon dont la diversité peut faire ressortir le meilleur d’une entreprise avec Virginie Vercaeren et Filip Corluy de Bierhandel Corluy, où travail manuel et travail intellectuel se complètent pour former un ensemble fort et uni. Comment perçoivent-ils les différences entre ouvriers et employés ?
Depuis 35 ans, Bierhandel Corluy est une référence à Putte et dans la région. Aujourd’hui, pas moins de trois générations s’y côtoient. Filip Corluy, directeur général, garde le cap avec passion. Son associée Virginie Vercaeren s’occupe de l’administration. Comment tirent-ils le meilleur de leurs ouvriers et de leurs employés ? Ils nous en parlent dans cet entretien.
Ouvriers et employés constituent deux mondes différents, mais ils se renforcent mutuellement.
Virginie : « Je suis d’accord. On ne peut pas nier que le contenu de ces deux rôles est souvent très différent. Il ne faudrait pas demander à l’un de nos ouvriers d’effectuer mes tâches quotidiennes, mais l’inverse est tout aussi vrai. Chacun a ses forces et ses faiblesses. »
Filip : « Les tâches des ouvriers et des employés se complètent bien. C’est ainsi que nous tirons le meilleur rendement de notre entreprise. Quelqu’un qui s’occupe principalement des vidanges ne peut pas devenir gestionnaire administratif en un claquement de doigts. Ça ne marche pas comme ça. »
Comment les employés et les ouvriers peuvent-ils apprendre les uns des autres ?
Virginie : « Se respecter les uns les autres est le plus important. Nous sommes bien conscients que nous avons besoin de tout le monde pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Une fois que l’administratif est en ordre, les ouvriers peuvent faire leur travail, et vice versa. »
Ce n’est qu’une fois que l’administratif est en ordre que les ouvriers peuvent faire leur travail.
Filip : « Sans travail d’équipe, nous ne serions nulle part. Quand une commande arrive au magasin, je la prépare. Cela demande du travail physique. Au bureau, Virginie établit ensuite un bon de livraison qui doit être prêt dans un délai précis. La commande est ensuite chargée dans le camion et acheminée vers le client. Nous faisons vraiment le boulot ensemble. »
En tant que patron, devez-vous disposer des mêmes compétences que vos ouvriers pour bien les diriger ?
Filip : « Il faut vouloir en apprendre le plus possible. Je peux me débrouiller avec certains systèmes que nous utilisons tous les jours dans l’entreprise, mais il ne faut pas me demander d’y apporter des modifications : ce n’est pas mon domaine. »
Virginie : « Il faut être capable de sentir comment les choses se passent pour tous les maillons de l’entreprise, afin de mieux anticiper d’éventuelles complications. »
Il faut être capable de sentir comment les choses se passent pour tous les maillons de l’entreprise, afin de mieux anticiper d’éventuelles complications.
Quelle est l’importance accordée aux processus d’innovation au travail ?
Virginie : « Nous accompagnons au maximum le client dans ses demandes. À un moment donné, on remarque qu’une innovation s’impose. Nous avons adopté un nouveau système qui a permis d’accélérer toute la chaîne de notre société. Avant, notre magasin n’était ouvert que deux jours par semaine. Aujourd’hui, nous ouvrons plus souvent, et nous en récoltons les fruits. »
Filip : « Nous avons ajouté une caisse supplémentaire, et la surface du magasin a ensuite doublé. Nous avons aussi fait l’acquisition d’un nouveau camion et d’un chariot élévateur, ce qui facilite et améliore le travail des ouvriers. De plus, tous ces investissements sont nécessaires pour répondre à une demande toujours croissante. »
Le travail manuel est plus gratifiant, car le résultat du produit fini est tangible.
Filip : « Je ne suis pas d’accord. Toutes les tâches ont autant de valeur. Prenez l’exemple du processus de livraison : lorsque nous rentrons d’innombrables produits spéciaux, les employés doivent vérifier et approuver tous les documents qui les accompagnent. Cela est essentiel et je ne doute pas que Virginie y accorde autant de valeur que j’en accorde à mon travail. »
Virginie : « Sans une administration et une facturation bien menées, il n’y a pas de revenus. Mais je trouve aussi très important de pouvoir donner un coup de main dans les tâches plus concrètes. »
Sans la main-d’œuvre physique, qui prévaut souvent dans notre secteur, de nombreux produits n’arriveraient pas chez le client.
Dans notre pays, la distinction entre ouvriers et employés reste toujours très ancrée et nous y sommes régulièrement confrontés au travail.
Filip : « Sans la main-d’œuvre physique, qui prévaut souvent dans notre secteur, de nombreux produits n’arriveraient pas chez le client. Pas de livraison signifie pas de revenus. C’est tout simplement une partie essentielle de ce que nous faisons. »
Virginie : « Pourtant, il existe un écart salarial et je trouve cela regrettable. Il est très difficile d’expliquer pourquoi cette inégalité existe encore. Nous travaillons tous aussi dur pour gagner notre vie. »
Quel est la plus importante leçon que vous ayez apprise l’un de l’autre ?
Virginie : « J’ai un côté un peu brusque, que je dois parfois maîtriser au travail. Filip est beaucoup plus doux. Il m’a aussi appris à être plus calme dans le magasin. Ça se passe déjà beaucoup mieux. »
Filip : « Et moi, j’ai appris de Virginie que le magasin devait davantage ressembler à un magasin et moins à un entrepôt. Et j’ai considérablement augmenté mes connaissances en informatique. Quand on a la volonté d’apprendre, tout le reste coule de source. »
Qui est Bierhandel Corluy ?
Depuis 35 ans, Bierhandel Corluy est LE spécialiste de la bière de Putte et ses environs. Les trois générations qui y travaillent proposent un vaste assortiment de boissons alcoolisées ou non.
